La Classe Américaine

En 1993, la major américaine Warner Bros. autorise Canal+, alors au firmament de sa créativité, à utiliser des extraits de films de son catalogue sans payer de droits, en les sommant d’éviter simplement ceux d’Eastwood et Kubrick. Si les deux géants manquent effectivement à l’appel, « La Classe Américaine : Le Grand Détournement » (Dominique Mézerette et Michel Hazanavicius à la réalisation, excusez du peu) demeure tout de même le film à la distribution la plus hallucinante de tous les temps. Montage absurde de centaines de plans issus de dizaines de longs métrages iconiques de l’Histoire du cinéma, l’oeuvre devient un plaisir surréaliste unique, d’autant que le concept a été poussé jusqu’à ses retranchements extrêmes : l’intégralité des dialogues fut réécrite, privilégiant l’absurde, et le film redoublé par les voix originales. L’histoire, qui suit les aventures de deux journalistes (Hoffman et Redford) enquêtant sur le passé de George Abitbol (John Wayne), « l’homme le plus classe du monde », n’a ni queue ni tête, et donne lieu à des séquences devenues cultes au fil des années. Nombreux sont ceux qui ont découvert le film sur le tard, par divers moyens, « La Classe Américaine : Le Grand Détournement » n’étant jamais sorti en VHS ou DVD pour des questions de droits.

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